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Les loups-garous de retour ?

Le pays du diable : Enquête dans les pays baltes à la recherche du monstre, incarnation du mal.

Documentaire sur Arte :

lundi 14 juillet 2008, par K.S.

Le 13 juillet 2008 à 22:20 [1] , après une fiction sur le même sujet, Arte a diffusé un documentaire intitulé

"Le pays du diable - Enquête dans les pays baltes à la recherche du monstre, incarnation du mal."
 [2]

La divine comédie de Dante, manuscrit du XIVème siècle, illustration Sciences & Vie

Selon le texte de présentation du film (Arte-TV) la Livonie, territoire aujourd’hui réparti entre la Lettonie et l’Estonie, semble être le dernier refuge du loup-garou en Europe. La tradition païenne y est encore très vivace, et Anita, une jeune Lettone, en est sûre : enfant, elle l’a vu de ses propres yeux. L’enquête menée par ses amis Ieva et Andis révèle une région insolite où l’on vit encore en symbiose avec la nature et où le mythe n’est pas mort.

Personnellement, outre la beauté des paysages et la saveur des personnages rencontrés tout au long de cette enquête documentaire, je retiendrai ceci :

Tandis qu’un groupe de jeunes gens voit dans la figure du loup-garou un rebelle qui s’enfonce dans la forêt par refus de l’ordre établi et des croyances imposées par l’Eglise, pour retourner aux traditions primitives de l’ancien pays letton, un curé en soutane est interviewé sur les sorcières et les loups-garous. Il répond avec sérieux et conviction :

La chasse aux sorcières et aux loups-garous a commencé partout où l’Eglise était venue apporter la bonne nouvelle de la naissance de J.C. fils de Dieu. Il y a eu résistance du paganisme, de ceux qui adoraient des divinités, qui étaient apparentés au diable. Selon la chronique d’Henri Le letton, de nombreux païens avaient été baptisés, et la motivation matérielle n’était pas étrangère à ce choix. Par exemple, ils obtenaient la construction d’une forteresse en pierres. Mais sitôt les missionnaires partis, ils allaient dans la rivière se laver du christianisme.

Sorcières brîlées à Derneburg, gravure du XVIème siècle, illustration Sciences & Vie

De nos jours, on pourrait penser que tout cela – les croyances occultes, les formules magiques et tout ce qui avait un lien avec le diable – tout cela appartiendrait à un passé lointain, mais pas du tout.
Aujourd’hui encore, la sorcellerie reste une pratique très répandue et qui connaît un regain de popularité, tout comme les malédictions et les blasphèmes.
Dans le cadre de ses fonctions, lui-même et un confrère baptiste, ont ensemble conjuré par la lecture de psaumes les activités d’une sorcière, leurs prières venant venues à bout des sorts qu’elle avait jetés.

Jadis, de nombreuses personnes ont reconnu être des loups-garous, d’autres se réclamaient de Satan (NDLR : sans menaces ni tortures, bien entendu ?) mais au fil du temps le diable a changé d’apparence. Il se montre dans certains films ou dans les figures de monstres de dessins animés. Aujourd’hui, tout doit être impérativement sexy, cela influence notre façon de penser et façonne les images de notre époque et c’est la nouvelle apparence que revêt le diable.

L’engouement pour l’ésotérisme et les sciences occultes ne se dément pas et il n’est pas exclu que les loups-garous réapparaissent un jour.

Un numéro des Cahiers de Sciences & Vie : La sorcellerie et les sciences occultes (juin/juillet 2008) permettra d’approfondir les thèmes abordés par le documentaire d’Arte.
Des rituels de magie présents dans toutes les cultures à l’identification de la sorcellerie au diable, puis à la prise de conscience humaniste des Lumières, de nombreux aspects de la question sont étudiés.


[1Rediffusions : 23.07.2008 à 09:55 et 27.07.2008 à 03:00

[2Allemagne, 2008, 90mn, ZDF, réalisateur : Gisa Schleelein, producteur : Ö Film.