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Le Diable, assurément !

mardi 26 février 2019, par K.S.

« La personne consacrée, a dit le pape François, choisie par Dieu pour guider les âmes vers le salut, se laisse asservir par sa propre fragilité humaine, ou sa propre maladie, devenant ainsi un instrument de Satan. »

De nombreux commentateurs voient dans cette déclaration une façon de dédouaner les prêtres pédophiles de leur responsabilité personnelle. Mais, au regard du nombre de ces prédateurs, de la fréquence avec laquelle leurs supérieurs hiérarchiques les ont protégés de la justice civile et leur ont permis de continuer leurs attaques sur des enfants, contre tout sens de l’humanité, que faut-il raisonnablement en conclure ?

Le diable est partout, à toutes les strates de l’Église catholique, jusqu’au plus haut niveau !

S’il existe ailleurs que dans les institutions et paroisses catholiques des pédophiles – ne serait-ce que des membres de la famille de l’enfant - les prêtres sont censés donner un exemple de bonne conduite. Pourquoi donc de telles pratiques sont-elles possibles chez les curés, les évêques, cardinaux, etc… ? Pourquoi les autorités vaticanes peuvent-elles condamner l’avortement au bénéfice d’un beau-père violeur (voir http://penselibre.org/ecrire/?exec=...) ?

Quelques éléments de réponse se trouvent dans la formation des séminaristes. Dans un livre autobiographique [1] Narcisse Praz raconte quels enseignements étaient donnés, mais aussi quelles brimades, quelles humiliations, devant briser les volontés et amener une répétition des mauvais traitements subis et infligés par la suite à autrui… (http://penselibre.org/ecrire/?exec=...).

« Toutes les conditions sont réunies pour conditionner les jeunes garçons, selon des techniques éprouvées, utilisées dans les sectes, à l’Armée, et dans l’Église : isolement, contrôle, domination. L’emploi du temps est strict, études et prières, répression féroce de la sexualité, proscription des liens amicaux entre élèves, contacts avec la famille quasi inexistants, dans la logique de cette parole des Évangiles : "Celui qui vient à moi doit me préférer à son père, à sa mère, à ses frères, à ses sœurs, sa femme, ses enfants et même à sa propre personne, sinon il ne peut être mon disciple." »

« Les femmes étant présentées comme des diablesses, mise à part la vierge Marie, c’est tout naturellement en quelque sorte qu’ils se tournent vers les pensionnaires, "aimés en Jésus-Christ » selon la formule adéquate." »

Les autorités ecclésiastiques assurent former les aspirants à la prêtrise de manière à éviter les dérives, et écarter dorénavant les « brebis galeuses ». Mais tant qu’une réforme en profondeur de la psychologie prévalant dans l’institution catholique n’aura pas lieu, on ne voit pas comment pourraient cesser les comportements prédateurs sur les enfants confiés à ces dépositaires de l’autorité religieuse dont on comprend bien l’influence sur les jeunes esprits.

Le silence et la complicité des autorités vaticanes sur cette douloureuse question restent un scandale et une atteinte gravissime aux droits de l’enfant.

Léonore


[1Narcisse Praz : « Gare au gorille – la pédophilie ecclésiastique catholique galopante expliquée aux enfants » Les Editions libertaires, avril 2010.