En complément de l’article rédigé par André Arru mis en ligne sur "Les Archives André Arru" (voir ) voici la notice biographique très synthétique et documentée que consacre Éphéméride anarchiste à E.Armand :
E. Armand
Le 19 février 1962, mort d’Ernest JUIN dit E. ARMAND, à Rouen.
Militant anarchiste individualiste et propagandiste d’une libre sexualité.
Il naît le 26 mars 1872 à Paris. Instruit par son père (ancien communard), il n’ira jamais à l’école, ce qui ne l’empêchera pas de pratiquer de nombreuses langues. D’abord empreint d’humanisme chrétien, il travaille pour l’Armée du Salut. Il découvre l’anarchisme à la lecture des "Temps Nouveaux" de Jean Grave. En 1902, il participe aux "Causeries populaires" qu’anime Libertad, et s’engage définitivement pour l’anarchisme individualiste, en publiant de nombreux journaux "L’Ère Nouvelle" (1901-1911) "Hors du troupeau" (1911), "Les Réfractaires" (1912-1914), "par delà la mêlée" (1916) ), mais surtout en reprenant à partir de 1922 "L’Endehors"dont il modifie le titre en "l’en dehors", bi-mensuel qu’il publiera jusqu’en octobre 1939, puis enfin "L’Unique" de 1945 à 1956. Il écrit des milliers d’articles dans la presse militante, et participe à "l’Encyclopédie Anarchiste" de Sébastien Faure. Il subit à plusieurs reprises des condamnations, notamment pour "complicité de désertion" lors du 1er conflit mondial. Entre 1940 et 1941, il est interné dans différents camps.
Son action militante s’oriente vers "Les milieux libres" ou colonies anarchistes ; partisan de l’amour libre, du naturisme et du refus des contraintes. C’était un véritable en-dehors, auteur de "l’Initiation individualiste anarchiste" (1923) et de "La révolution sexuelle et la camaraderie amoureuse." (1934) etc.
"Chaque homme ou femme disposant de sa vie sexuelle, et ce sans restrictions ni réserves, il ne peut y exister théoriquement de jalousie. Pratiquement, cependant, l’absence de jalousie ne se réalise qu’à condition que l’atmosphère éthique qui baigne ce milieu soit révolutionnaire, quant à la conception de la liberté de l’amour."
(in "La révolution sexuelle et la camaraderie amoureuse")