Liberté de conscience ou liberté religieuse ?

par K.S.

A juste titre, l’UFAL [1] s’alarme de ce que «  La Commission Européenne vient de désigner un nouvel envoyé spécial, Christos Stylianides, pour la défense de " la liberté de religion et de croyance " dans les pays où elle est menacée » et considère que « La Commission européenne doit défendre la liberté de conscience et pas seulement la " liberté de religion et de croyance " ! »

Mais il ne faut pas s’étonner des termes employés par la Commission européenne, qui pense davantage à protéger la liberté des cultes et des croyances que la liberté de conscience. Certains pays d’Europe condamnent le blasphème – qui est en soi une notion purement religieuse – à l’instar d’autres pays du monde, où précisément les pays occidentaux dénoncent les persécutions touchant les croyants minoritaires. Mais, finalement, un peu partout, les athées, les agnostiques au minimum restent invisibles, au pire sont exclus, emprisonnés, torturés, tués.

Les pacifistes et les non-violents demandent souvent : comment faire une société harmonieuse si chaque différence, chaque conflit se règle par la violence, que celle-ci soit d’État ou même populaire, révolutionnaire ? On peut de même poser la question concernant les religions : une société peut-elle être accueillante pour toute personne, tout groupe petit ou grand, si la croyance religieuse ou philosophique des uns exclut la conviction des autres ?

Les athées et les agnostiques, même non persécutés, voient chaque jour, à chaque coin de rue, des symboles religieux ; dans les médias, l’expression des croyants prévaut le plus souvent ; la loi française de séparation des Églises et de l’État n’empêche pas que de l’argent public serve à l’entretien d’édifices religieux, et que des subventions conséquentes soient accordées à l’enseignement confessionnel. Enfin, quoique territoire hexagonal, l’Alsace et la Moselle conservent le régime du concordat.

Et cependant, sauf dans des régimes de dictatures, les athées n’exercent pas de violence à l’encontre des fidèles, ils disent juste ce qu’ils pensent, parfois de façon un peu crue (Mila) ou de façon humoristique (Charlie). S’ils suivaient la mode du « woke » (ce qui parait-il veut dire « réveillé » mais peut-être aussi « allumé » ?) ils devraient, pour répondre à l’offense de l’ostentation religieuse quasi universelle, se répandre en injures, protestations, enlèvement de vierges maries, démontage de calvaires, vol de bénitiers, etc…
Mais ils ne le font pas, sauf parfois lors de blagues potaches. L’intolérance, malheureusement, se manifeste bien trop souvent du côté des religieux.

On trouvera ci-dessous le communiqué de l’UFAL, et les signataires sur :
https://www.ufal.org/laicite/la-com....


Documents
la_commission_europeenne_doit_defendre_la_liberte_de_conscience_et_pas_seulement_la.docx 13.4 kio / Word