" Je m’ennuie, alors je tire "
Article mis en ligne le 21 septembre 2024
dernière modification le 20 septembre 2024

par SYLKNOE

Sur le site Divergences (Revue libertaire internationale en ligne) un article « Gaza, un massacre par balles."Je m’ennuie, alors je tire" » relate les propos de six soldats israéliens, libérés du service actif, qui ont parlé à Oren Ziv de 972media de l’absence quasi-totale de règles de tir pendant la guerre de Gaza, les troupes tirant à leur guise, pillant et incendiant les maisons, et laissant des cadavres dans les rues, le tout avec l’autorisation de leurs commandants.

Avec ce chapeau explicite de la rédaction de Divergences :

« Une nouvelle Shoah par balles ? Certes pas. Ici, la volonté génocidaire n’existe pas. Cela relève, juridiquement parlant de crimes de guerre. Cela fait-il une différence pour les victimes ? L’ennui est la grande constante de la guerre. Les chocs guerriers dénaturent les soldats. La transgression réalisée, le plaisir de tuer le temps, l’ennui et l’ennemi fantasmé prennent le dessus.
Dans la guerre ( et son contexte) tuer n’est plus un mal, mais un devoir, une doxa. La fréquentation de la mort, l’horreur, la douleur anesthésient et favorisent la réitération à l’infini de la tuerie. Divergences »
Source : https://divergences.be/spip.php?art...

Les soldats israéliens décrivent l’absence quasi-totale de règles de tir dans la guerre de Gaza, les troupes tirant à leur guise, incendiant les maisons et laissant des cadavres dans les rues, le tout avec l’autorisation de leurs commandants..

By Oren Ziv +972media July 8, 2024

Début juin, Al Jazeera a diffusé une série de vidéos troublantes révélant ce qu’elle a décrit comme des "exécutions sommaires" : Des soldats israéliens ont abattu plusieurs Palestiniens qui marchaient près de la route côtière dans la bande de Gaza, à trois reprises. Dans chaque cas, les Palestiniens ne semblaient pas armés et ne représentaient aucune menace imminente pour les soldats.

De telles images sont rares, en raison des contraintes sévères auxquelles sont confrontés les journalistes dans l’enclave assiégée et du danger permanent qui pèse sur leur vie. Mais ces exécutions, qui ne semblent pas avoir de justification sécuritaire, sont cohérentes avec les témoignages de six soldats israéliens qui ont parlé à +972 Magazine et à Local Call après leur libération du service actif à Gaza au cours des derniers mois.
Corroborant les témoignages de témoins oculaires et de médecins palestiniens tout au long de la guerre, les soldats ont déclaré avoir été autorisés à ouvrir le feu sur les Palestiniens pratiquement à volonté, y compris sur les civils.

Les six sources - toutes sauf une qui s’est exprimée sous couvert d’anonymat - ont raconté comment les soldats israéliens exécutaient régulièrement des civils palestiniens simplement parce qu’ils pénétraient dans une zone que l’armée définissait comme une "zone interdite". Les témoignages dépeignent un paysage jonché de cadavres de civils, laissés à l’abandon ou dévorés par des animaux errants ; l’armée ne les cache qu’avant l’arrivée des convois d’aide internationale, afin que "les images de personnes en état de décomposition avancée ne sortent pas". Deux des soldats ont également témoigné d’une politique systématique consistant à incendier les maisons palestiniennes après les avoir occupées.

Plusieurs sources ont décrit comment la possibilité de tirer sans restrictions permettait aux soldats de se défouler ou de soulager la monotonie de leur routine quotidienne. "Les gens veulent vivre l’événement [pleinement]", se souvient S., un réserviste qui a servi dans le nord de Gaza. "J’ai personnellement tiré quelques balles sans raison, dans la mer, sur un trottoir ou un bâtiment abandonné. Ils disent qu’il s’agit de ’tirs normaux’, ce qui est un nom de code pour dire ’je m’ennuie, alors je tire’".

Depuis les années 1980, l’armée israélienne refuse de divulguer ses règles en matière de tirs à balles nues, malgré plusieurs pétitions adressées à la Haute Cour de justice. Selon le sociologue politique Yagil Levy, depuis la seconde Intifada, "l’armée n’a pas donné aux soldats de règles d’engagement écrites", laissant une large place à l’interprétation des soldats sur le terrain et de leurs commandants. En plus de contribuer à l’assassinat de plus de 38 000 Palestiniens, des sources ont témoigné que ces directives laxistes étaient également en partie responsables du nombre élevé de soldats tués par des tirs amis au cours des derniers mois.

Suite sur https://divergences.be/spip.php?art.... Attention : certains passages sont insoutenables.