André Arru, orateur.
K.S.

L’engagement militant d’André Arru l’amena à faire connaître les thèses libertaires, ainsi que celles du pacifisme et de la Libre Pensée par des conférences et des interventions lors de meetings.

Article mis en ligne le 8 avril 2007
dernière modification le 6 février 2018

Pour faire connaître leurs thèses, avant que la radio et surtout la télévision n’envahissent la vie quotidienne, et opèrent la désinformation et l’isolement que nous connaissons, les pacifistes, les libertaires, les libres penseurs ont eu recours, comme les autres courants de pensée, à des causeries suivies de débat à l’usage des militants ou destinées au public.

De 1946 à 1953, André Arru fait de très nombreuses conférences, parmi lesquelles on trouve des sujets tels que : " Qu’est-ce que l’Anarchie ? ", " Le problème social et l’Anarchie", " De la Commune de 1871 aux Anarchistes", " Les libertaires et le problème social ", " La liberté sexuelle ", "Les anarchistes devant les problèmes actuels ", " Les jeunes au seuil de la vie ", " Le rôle néfaste des Eglises ", " L’Humanité trahie ", " L’enseignement en régime libertaire ", "L’éducation sexuelle ", " Position, organisation et rôle de la F.A. ", " L’Etat-roi, l’or et la Fédération Libertaire ", " Le rôle néfaste des Eglises ", " Kropotkine ", " Charité et Solidarité ". Il participe à plusieurs meetings notamment de Solidarité Internationale Antifasciste, et à des débats, par exemple avec le Mouvement Français pour l’Abondance, y défendant les thèses anarchistes.

[*A cette époque, il est évident qu’André Arru, tout en conservant les bases individualistes, s’engage pour l’avènement d’une société libertaire, même si, au contraire d’autres compagnons, il refuse d’y accéder par le moyen de la violence, fut-elle qualifiée de « révolutionnaire ».*]
Cette société idéale, il va en décrire les principes, les lignes directrices et les étapes, ne laissant aucun doute sur l’adhésion de l’orateur au projet de société anarchiste. Tout comme l’ont fait avant lui Sébastien Faure, Aristide et Paul Lapeyre, il n’omet pas de traiter la question des religions et du cléricalisme.

L ’écoeurement dû à l’affaire Fontenis, et des soucis personnels entraînent une pause de quelques années. C’est seulement en 1959, lors de la création de l’Union des Pacifistes de Provence, que plusieurs causeries plus spécifiquements pacifistes seront données par André dans la région.

Peu après, dès 1960 dans le cadre des Bouches-du-Rhône, puis dans tout le Sud et bientôt dans diverses villes de France, André mettra ses qualités d’orateur au service de la Libre Pensée. On relève entre autres les titres suivants :
"L’école laïque en danger", "Francisco Ferrer", "Stirner, libre penseur", "Pourquoi j’ai choisi l’athéisme", "La faillite des religions", "L’Eglise et l’école", "Faut-il supprimer l’école confessionnelle ?", "L’étrange aventure de la catholique Espagne", "La Libre Pensée et les problèmes contemporains", "Le marquis de Sade, anticonformiste et libre penseur", "Contraception et avortement", "Histoire de la vasectomie".

[(Les interventions lors de meetings, et plus encore les causeries, représentent, en amont, un important travail de documentation et de réflexion. André, qui avait fréquenté à Bordeaux l’ Ecole Rationaliste, véritable formation de militant et d’orateur animée par Aristide Lapeyre (à gauche sur la photo, à côté d’André Arru, lors d’une visite de celui-ci à Bordeaux en 1972 ou 1973), réunissait pour chaque sujet traité une grande quantité de documents, coupures de presse, livres, études, etc. Il ne cherchait pas seulement dans la littérature « amie » mais aussi dans celle des adversaires. Il constitua ainsi d’importants dossiers, complétés au fur et à mesure des années, pour y puiser de quoi appuyer son argumentation. Ceux qui ont pu écouter André en ont témoigné(" Le verbe fort, sûr, intelligent... " écrit Pepita Carpena-Amat) il en résultait un art de l’image, des « trouvailles » qui font mouche, et surtout de la clarté, de la netteté dans l’énoncé et la construction de l’ensemble.)]