Au Vatican :
Les évêques d’Irlande se font redresser la mitre !

par K.S.

Les 15 et 16 février derniers, Benoît XVI recevait à Rome les évêques de 26 diocèses d’Irlande dont l’Eglise locale a été secouée durant l’année 2009 par la révélation d’une série d’affaires de pédophilie impliquant des prêtres. D’autres scandales du même ordre ont été mis au jour aux Etats-Unis, en Australie, en Allemagne, tandis qu’en France, depuis 1995, une trentaine de prêtres ont été poursuivis et condamnés par la justice et qu’en Grande-Bretagne, 21 cas de pédophilie de prêtres ont été recensés entre 1995 et 1999.

Concernant l’Irlande, un rapport du ministère de la justice, publié en novembre 2009, montrait le système par lequel la hiérarchie catholique avait réussi à cacher de 1975 à 2004 toutes les affaires de pédophilie à même d’entacher la réputation de l’Eglise et d’occasionner des frais de dédommagement des victimes. Le secret était imposé au nom du Saint Office au coupable comme à la victime, sous peine d’excommunication.

Selon le Père Arthur O’Neill, curé dans la banlieue de Dublin, qui s’exprimait sur Radio Vatican, la pédophilie serait d’abord un " problème de société " non spécifiquement lié au célibat des prêtres.

A l’issue de cette rencontre au sommet, tenue à huis clos, le Pape a affirmé que la pédophilie était "un crime atroce" ainsi qu’un " péché grave qui offense Dieu et blesse la dignité de la personne humaine".
La hiérarchie catholique semble décidée à prendre – enfin – des mesures énergiques et à mettre en place un dispositif de prévention visant à détecter les tendances pédérastiques des candidats au sacerdoce ou à la vie religieuse.

Faisant référence à des statistiques indiquant que la moitié des 5 000 plaintes par an enregistrées en France, pour incestes et autres abus, concernent la cellule familiale, le prêtre et psychanalyste Tony Anatrella assure que " le mariage n’a jamais eu de fonction thérapeutique pour guérir les tendances sexuelles déviantes d’un individu." Autrement dit, autoriser le mariage des prêtres ne résoudrait pas le problème.

On peut admettre en effet, au vu des études menées dans différents milieux sociaux, que le célibat et la chasteté imposée au clergé catholique ne soient pas seuls en cause dans le passage à l’acte des prêtres pédophiles.

Il n’en reste pas moins, en premier lieu, que ces pratiques exercées par un adulte ayant autorité sur l’enfant (parent, prêtre, enseignant) revêtent un caractère plus grave et plus destructeur pour la victime.

L’Eglise qui se place ostensiblement en garante absolue d’une morale qu’elle tient pour universelle (par exemple le viol préférable à l’avortement, le refus du droit à mourir dans la dignité, la lutte contre l’activité sexuelle non fécondante, etc.) voit ainsi sa respectabilité sérieusement remise en cause, ce qui ne nous fera pas pleurer.

Il n’empêche que cette même hiérarchie a, durant des décennies – et même des siècles – caché, protégé ses prêtres pédophiles, tout comme l’Armée soustrait tant qu’elle le peut ses ressortissants auteurs de crimes à l’exercice du droit public. L’Eglise et l’Armée au dessus des lois !

Et enfin, même si le mariage des prêtres était enfin autorisé, cette religion rétrograde, culpabilisante et ennemie de la sexualité et du plaisir, obstacle majeur au développement harmonieux de l’individu, ne favorise-t-elle pas les pathologies chez les plus imprégnés, les plus crédules, les plus fragiles…

SKS