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Deux articles d’André Arru
Article mis en ligne le 14 juillet 2010

Deux nouveaux articles d’André Arru, l’un traitant de la solidarité telle qu’elle est conçue et vécue par les libertaires, l’autre posant des questions essentielle sur la perpective de la révolution sociale ; sans doute quelques décennies plus tard, André Arru aurait maintenu les termes du premier texte, et nuancé fortement l’énoncé du second. On n’oubliera pas, à leur lecture, qu’ils furent écrits respectivement en 1947 et 1946.

SKS

* La solidarité ou la mort [-http://www.raforum.info/archivesarru/spip.php?article56]

"La Société s’est révélée banque véreuse, non seulement elle ne procure nul bénéfice mais encore elle dilapide le capital humain par l’exploitation et la guerre. Ce n’est pas que l’idée de Société soit viciée à la base. Il serait difficile de prétendre que les hommes peuvent se replier sur eux-mêmes au point d’éviter tout contact matériel, moral ou intellectuel avec la Communauté humaine. Ce n’est ni réalisable ni même désirable et le plus farouche individualiste qui fuirait tout rapport avec ses semblables se sentirait bien vite considérablement diminué dans sa personne physique comme dans son activité intellectuelle. Les individualistes ne veulent pas cela et, au demeurant, ils se sont toujours révélés les plus ardents pratiquants de l’Entraide."

* Choisir entre deux éventualités : AGIR OU DISPARAITRE http://www.raforum.info/archivesarr...

"Le rôle du militant anarchiste d’aujourd’hui est beaucoup moins entraînant qu’il ne l’était au début du siècle. Finies les réunions qui groupaient de dix à vingt-cinq mille personnes comme au temps de Louise Michel et de Sébastien Faure. Finies les manifestations populaires où l’homme d’action pouvait vider sa rage et se mesurer au flic. Le travail à faire aujourd’hui, continuation du travail d’hier, n’est plus le même. Il est devenu plus important, plus scientifique, mais aussi beaucoup plus caché, souvent même beaucoup plus fastidieux. Il demande aussi une volonté moins farouche mais plus déterminée, plus assidue, car le militant ne subit plus les élans d’enthousiasme que lui décernait la foule du temps passé."