Sur le numéro 118 d’UFAL Flash, un article [1] intitulé « Pour un soutien internationaliste au camp laïque progressiste dans le monde arabo-musulman » et co-signé par Hakim Arabdiou, Monique Vézinet et Bernard Teper, fait état d’une émergence d’un camp laïque dans un certain nombre de pays arabo-musulmans. Féministes, intellectuels, démocrates modernistes, ces militantes et militants sont obligés de mener leurs actions dans une plus ou moins grande clandestinité, en raisons des risques que leur font courir les mouvements islamistes et les pouvoirs en place. Au cours des deux premières Rencontres laïques internationales de Montreuil en 2007 et de Saint-Denis en 2009, ces femmes et ces hommes de courage ont pu se faire connaître et s’exprimer.
En Algérie, le Parti de la laïcité et de la démocratie (PLD), nouvellement créé et membre du BLI, a publié récemment dans la presse une charte demandant l’instauration d’une laïcité sans ambiguïté en Algérie.
En juillet dernier, la Syrie a interdit le voile intégral à l’université et 1 200 enseignantes portant le niqab ont été mutées du ministère de l’éducation à celui de l’administration locale.
En Egypte, l’université Al-Azhar, principale université de l’islam sunnite, a également interdit le voile intégral en 2009. Et dans trois autres universités les étudiantes n’ont plus le droit de se présenter aux examens porteuses du voile intégral.
Au Bangladesh, le principe de laïcité, qui avait été supprimé de la Constitution après le coup d’État militaire de 1975, devrait à nouveau y être inscrit.
Petites avancées, certes. Mais cependant, de quoi conforter les organisations qui maintiennent le cap de la laïcité, alors que, comme le font remarquer les auteurs de l’article, d’autres « organisations de gauche et d’extrême gauche en France et dans le monde trahissent l’idéal internationaliste en s’alliant à des degrés divers avec les islamistes à partir d’un anti-impérialisme dévoyé ».
Il est plus que jamais nécessaire de soutenir les militants et militantes laïques des pays arabo-musulmans. Leur lutte les met en danger tout comme l’étaient les libres penseurs et agnostiques il y a seulement deux ou trois siècles en Europe. Sans oublier que dans nombre de pays occidentaux, les intégrismes religieux continuent d’exister sous des formes moins apparentes, protégées par les démocraties occidentales, avec de graves conséquences notamment pour les femmes et les enfants.
SKS