Depuis les premiers jours de mars 2011 à Marseille, le centre ville abrite un Mémorial de la Marseillaise, au 23 de la rue Thubaneau, dans l’ancienne Salle du Jeu de Paume où fut constitué le corps des fédérés marseillais qui rendirent célèbre le "Chant de l’Armée du Rhin" appelé plus tard "chant des Marseillois", pour devenir enfin l’hymne national.
Inauguré en grande pompe par le maire de Marseille, Jean-claude Gaudin, et le ministre de l’Éducation nationale Luc Chatel, ce musée entend rappeler les vertus de la "Marseillaise", celles du drapeau français, de la devise « Liberté, égalité, fraternité » constituant selon le ministre de l’éducation des "valeurs issus de la Révolution", qui devront être enseignées comme piliers de l’enseignement civique. Et, à toutes fins utiles, pour un possible conflit armé, inviter les écoliers à jurer "sur l’autel de la Patrie" de "vivre libre ou mourir".
Deux amis de l’Union pacifiste, qui ne peuvent accepter l’appel guerrier du refrain « Qu’un sang impur abreuve nos sillons ! » décidèrent cependant de s’y rendre, pour s’en faire une idée personnelle. Par un magnifique après-midi d’avril, les voilà sur place. On passe d’abord par un passage typiquement marseillais, puis par une cour inondée de soleil, l’entrée est solennelle, des draperies sombres, des cocardes partout…
Entrée : 7 euros pour les adultes (5 pour les enfants).
Y a-t-il une réduction pour les seniors ? Non, répond poliment le jeune homme de l’accueil, le musée est privé [1]. Étonnement scandalisé des deux pacifistes, qui ne tardent pas à retrouver la sortie.
Eh bien voilà : le Mémorial dédié à l’hymne national La Marseillaise, est privé. Nouvel exemple, nouveau symbole d’une République toute entière ou presque privatisée.
En vitrine de la boutique : La gomme (format bureau ou écolier) avec la mention imprimée : gomme à privilèges : il en faudrait des millions, et de bien plus grand format !
Heureusement, il existe d’autres versions moins sanguinaires, quoique offensives, de La Marseillaise. On en trouvera quelques unes en document joint ci-dessous.
Léonore