Le N° 230 (11 septembre 2013) du Courrier de la Marche mondiale des femmes signale le cas de plusieurs femmes incarcérées ou tuées en raison des lois islamiques du Soudan et de l’Afghanistan.
Au Soudan,
Amira Osmane Hamed, soudanaise de 35 ans, a été arrêtée parce que ses cheveux n’étaient pas couverts. Son procès doit s’ouvrir le 19 septembre. Déclarant "Ils veulent que nous devenions comme les femmes des talibans", elle se dit prête à subir la flagellation pour défendre son droit à ne pas porter de voile.
Son affaire, qui a attiré l’attention de militants des droits de l’Homme, est la dernière d’une série de cas qui ont mis en lumière les lois mises en place depuis le coup d’état d’Omar el-Béchir en 1989.
L’article 152 du code pénal soudanais prohibe toute tenue "indécente", une formulation vague qui, selon des militants, laisse les femmes à la merci du harcèlement policier. Les cheveux des femmes doivent être dissimulés sous un hijab.
En 2009, le cas de la journaliste soudanaise Loubna Ahmed al-Hussein, incarcérée pour avoir porté un pantalon jugé "indécent", avait attiré l’attention du monde entier sur la condition des femmes au Soudan. Elle avait été libérée après que l’Union des journalistes soudanais avait payé son amende, mais dix des femmes arrêtées en même temps qu’elle avaient été convoquées ensuite par la police et fouettées dix fois chacune.
En Afghanistan,
Sushmita Banerjee, âgée de 49 ans, était une écrivaine indienne réputée, notamment à Calcutta où elle vivait. Auteure d’un best-seller devenu un film à succès relatant sa vie sous le régime des talibans et les persécutions qu’elle avait alors endurées avant de réussir à s’enfuir, elle avait néanmoins choisi de retourner vivre en Afghanistan avec son mari.
Elle travaillait dans une clinique de la province pachtoune du Paktika. Son mari, Jaanbaz Khan, homme d’affaires, a raconté à Reuters qu’il avait ouvert sa porte à deux assaillants masqués qui l’avaient aussitôt frappé et ligoté avant de s’emparer de sa femme dont le corps a été retrouvé le lendemain criblé d’une vingtaine de balles selon la police – qui accuse les talibans –, près d’une école coranique, à trois kilomètres de la maison.
L’assassinat de cette « auteure rebelle », selon l’expression d’un de ses proches amis, l’auteur indien Subodh Sarkar, fait suite à une série de crimes visant les femmes commis ces derniers mois par les talibans, dont le meurtre d’une célèbre officier de police de Kandahar en juillet et le kidnapping d’une députée, Fariba Ahmadi Kakar, en août.
Textes complets des communiqués sur le site de la Marche Mondiale des Femmes contre les Violences et la
Pauvreté - http://www.mmf-france.fr.