« Réacteur nucléaire EPR :
la bombe à retardement dont personne ne parle… »

par K.S.

L’Observatoire du nucléaire, dans un communiqué du mardi 4 décembre 2013, apporte d’intéressantes informations sur l’EPR avec d’une part un article intitulé :

« Réacteur nucléaire EPR : la bombe à retardement dont personne ne parle… »

- On y apprend ceci :

Le décret de création du réacteur EPR de Flamanville, signé le 10 avril 2007 par le premier ministre Dominique de Villepin, et publié le lendemain au Journal officiel de la République, précise (article 3 alinéa 2) que "Le délai pour réaliser le premier chargement en combustible nucléaire du réacteur est fixé à dix ans à compter de la publication du présent décret au Journal officiel de la République française ", c’est-à-dire avant le 11 avril 2017.

Au moment de la publication de ce décret, alors que EDF prétendait construire et mettre en service l’EPR en cinq ans, un délai de dix ans relevait assurément d’une prudence extrême, voire excessive. Il en est tout autrement aujourd’hui.

En effet, ayant accumulé les retards, contretemps, et autres malfaçons, EDF se retrouve désormais avec une véritable épée de Damoclès au dessus de la tête. La mise en service de l’EPR est officiellement prévue pour 2016… si tout se passe bien. Or, depuis le début de ce chantier catastrophe, tout se passe mal.

EDF est donc engagé dans une course poursuite pouvant mener à la catastrophe.

Si de nouveaux contretemps compromettaient le chargement de l’EPR avant la date fatidique du 11 avril 2017, les conséquences seraient incommensurables pour EDF : le décret de création de l’EPR ne serait plus valable, il faudrait refaire toute la procédure administrative, y compris un nouveau Débat public officiel puis une enquête publique, ce qui prendrait à coup sûr plusieurs années.

Le risque est que les prochaines malfaçons soient cachées afin de ne pas dépasser la date du 11 avril 2017. EDF va exercer - ou exerce déjà - en sous-main une pression morale sur les dirigeants politiques et sur ceux de l’Autorité de sûreté nucléaire, dont la supposée "indépendance" a été prise en défaut lorsque l’enjeu politique était crucial (cf http://observ.nucleaire.free.fr/dec...).

Mal conçu et mal construit, l’EPR est probablement un des plus dangereux réacteurs nucléaires au monde. Et si, de plus, il est mis en service avec des malfaçons cachées, la possible catastrophe nucléaire sera alors tout à fait probable.

Le mieux serait assurément de suivre les exemples de réacteurs nucléaires entièrement construits mais jamais mis en service, comme à Lemoniz (Espagne), Zwentendorf (Autriche), Bataan (Philippines) ou Kalkar (Allemagne).

L’ensemble de l’article dont nous donnons ici de larges extraits peut être retrouvé sur http://observ.nucleaire.free.fr/epr....

Par ailleurs, dans un autre article, « Comment EDF a menti dès 2005 pour obtenir la
décision de faire l’EPR »
à lire sur http://observ.nucleaire.free.fr/EPR..., on apprend que

« le premier chiffre avancé par EDF en 2005 était de 2,8 milliards »
( cf http://observ.nucleaire.free.fr/EDF...),
mais que « le chiffre actuel de 8,5 milliards est donc le triple du prix annoncé au départ » sachant que la Loi d’orientation sur l’énergie (LOE) de 2005 (http://observ.nucleaire.free.fr/LOE...) précise :

"L’État se fixe donc trois priorités. La première est de maintenir l’option nucléaire ouverte à l’horizon 2020 en disposant, vers 2015, d’un réacteur nucléaire de nouvelle génération".

Pour obtenir l’aval des parlementaires, EDF a lourdement menti sur le prix de l’EPR : ce dernier aurait-il été accepté si le coût de 8,5 milliards (à ce jour) avait été connu ?

SKS