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Qui était ARRU ?

jeudi 22 mars 2007, par ps

Les résistants n’étaient pas très nombreux, beaucoup n’étaient pas français, et certains n’étaient même pas des patriotes !
L’un de ces résistants (terme que lui-même contestait), Jean-René Saulière, dit André Arru (1911-1999) continua la lutte, de Marseille à Toulouse, avec d’autres libertaires, sénégalais, juifs russes, italiens, espgnols, sur des bases anarchistes internationalistes.

Un individualiste solidaire

Né en 1911, militant libertaire, pacifiste et libre penseur, il demeura d’un bout à l’autre de son existence un homme d’action et de convictions, exemple de courage, de désintéressement et de refus de tout embrigadement.

En particulier, opposé à toute justification de la violence, fut-elle qualifiée de révolutionnaire, il devint insoumis en 1939, quitta Bordeaux pour Marseille, empruntant une nouvelle identité, et réussit à former un groupe anarchiste clandestin composé, outre de Voline alors présent dans la cité phocéenne, de camarades venus de diverses régions d’Europe comme de France, mais tous ayant dû fuir un régime de dictature.

En fabriquant de faux papiers, il vint en aide aux pourchassés, quelles que soient leurs origines ou leurs convictions, mais fit paraître aussi des tracts, des affiches, une brochure affirmant les points de vue libertaires alors qu’à cette époque s’opposaient, face au régime de Vichy et aux occupants nazis, gaullistes et communistes.

Peu avant son arrestation en août 1943, il s’apprêtait, avec le groupe, à coller une affiche intitulée "Mort aux Vaches" indiquant bien la position libertaire internationaliste.

Convaincu de l’importance pour chaque individu de choisir sa vie comme sa mort, il décida de disparaître dans la dignité le 2 janvier 1999, après un accident vasculaire cérébral qui risquait de compromettre à brève échéance son autonomie et sa liberté de pensée et d’action.

Nourri des références individualistes libertaires telles qu’il les avait découvertes dans l’oeuvre de Max Stirner L’Unique et sa propriété, il se sentit toujours solidaire des autres humains, luttant pour l’avènement d’une société juste et harmonieuse.
(Extrait de la présentation du livre Un individualiste solidaire)